Ultime sacrifice by Darnell

Ultime sacrifice by Darnell

Auteur:Darnell
La langue: fra
Format: epub
Tags: Collection Darkiss
Éditeur: Harlequin
Publié: 2014-04-18T22:00:00+00:00


17

Savannah

Je marchais sur la route de gravier qui traversait le parc national de Palisades. Le soleil d’été me caressait agréablement la peau ; dernièrement, c’était la seule chose qui parvenait à me réchauffer. Pourtant, même le soleil radieux et le gazouillement du ruisseau — qui me paraissait assez gros pour mériter le nom de rivière — ne parvenaient pas à chasser l’appréhension que je sentais grandir en moi à chaque pas que je faisais.

Comment ma mère allait-elle réagir quand je lui annoncerais qu’il fallait que nous trouvions un nouveau foyer à Lucy pendant quelque temps ? Anne avait appelé Michelle ; celle-ci et sa mère étaient enchantées d’accueillir la chienne. Et ma mère avait toujours apprécié Michelle.

Malgré cela, c’était du chien de ma mère qu’il était question ici. Lucy était comme un enfant pour elle, et elles ne se quittaient jamais.

Maman allait-elle me haïr de lui faire cette suggestion ? Allait-elle me reprocher d’avoir perdu son travail, l’intimité de sa maison, et son chien par-dessus le marché ?

Je n’avais pas la moindre envie d’avoir cette conversation avec ma mère.

Arrivée au bout de la colline, il fallait que je tourne à droite pour emprunter un pont de bois et de métal, vieillot mais bien entretenu, qui enjambait le ruisseau et me mènerait sur la berge moins escarpée, au bord des eaux d’un vert sombre, où ma mère et Lucy se promenaient.

Au milieu du pont, je me suis arrêtée pour admirer la vue. Je m’imaginais des couples prenant des photos de mariage ici, sous les amas de rochers gris s’élevant à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du ruisseau, de véritables falaises sculptées par les eaux et ombragées d’étroites forêts. Cependant, contrairement à la partie du Texas dont je venais, ces forêts étaient constituées de feuillus. Même ici, au grand air, tout me rappelait que le Clan nous avait exilés fort loin de chez nous.

Avec un soupir, j’ai traversé le reste du pont puis suivi le chemin jusqu’à ce qu’il me mène de l’autre côté d’une surface rocheuse plane, puis le long d’une aire de pique-nique couverte d’herbe grasse et équipée de barbecues et de tables où aimaient à venir s’asseoir les pêcheurs. Ce jour-là, au bord du ruisseau, il n’y avait que ma mère et Lucy, qui regardaient des colverts barbotant dans les eaux les plus calmes du cours d’eau.

Je n’arrivais pas à croire que mon père n’ait pas eu de scrupules à laisser ma mère s’éloigner autant de notre caravane. C’est alors que j’ai ressenti ses émotions : de l’agacement, mêlé à une forte détermination et à cette méfiance omniprésente. J’ai balayé du regard un petit bosquet à droite du ruisseau et repéré un mouvement discret dans l’ombre des arbres. Il était là. Je savais bien qu’il ne la laisserait jamais s’éloigner hors de sa vue.

Son attitude protectrice m’a arraché un sourire. J’ai fait semblant de ne pas l’avoir vu et, à la place, j’ai appelé ma mère pour l’avertir de ma présence et ne pas l’effrayer.

Malheureusement, le vent m’a trahie le premier, et Lucy a commencé à aboyer avant que je les aie rejointes, elle et ma mère.



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